Six slides, treize, dix tout rond : la dictature du chiffre n’a jamais fait lever un seul euro. Oubliez les recettes universelles, car derrière chaque pitch de cinq minutes se cache une alchimie singulière. Les meilleures levées de fonds s’arrachent parfois sur six écrans, quand d’autres capotent après quinze. Le format court ne pardonne rien, et c’est précisément ce qui rend l’exercice fascinant.
En cinq minutes, la moindre hésitation se paie cash. Trop vouloir en dire, c’est courir le risque de perdre la salle dans un flot d’informations. À l’inverse, aller trop vite ou trop léger laisse l’impression d’un projet bâclé, incomplet. Trouver le bon dosage, c’est jongler avec la complexité du sujet, l’énergie du public et la vitesse d’exécution. Les recommandations abondent, mais aucune ne remplace la justesse du propos et la maîtrise du timing. L’efficacité ne s’imprime ni dans le nombre de slides, ni dans la densité de texte. Elle se lit dans l’impact.
Plan de l'article
Pourquoi le nombre de slides influence la clarté de votre pitch
La façon dont vous construisez votre pitch deck décide de l’attention que votre projet recevra. Trop de slides et le propos s’étiole, se disperse ; trop peu, et les questions s’accumulent, laissant planer le doute ou la confusion. La « règle des dix slides » popularisée par Guy Kawasaki a marqué les esprits : le cœur de son message, c’est d’aller droit au but sans noyer le public sous les détails.
Sur chaque slide, faites régner une idée phare. Ajoutez trop de supports et la trame explose, l’assemblée décroche. Si, au contraire, un slide déborde de concepts, la clarté se dissout. Cinq minutes vous imposent une discipline austère : le nombre de slides s’ajuste au degré de complexité, à votre talent d’orateur et au fil conducteur que vous tenez sans perdre vos moyens.
Face à vous, des décideurs qui voient défiler des projets à la chaîne réclament des arguments limpides, agencés avec méthode. Chaque slide jalonne le parcours présenté : problème, solution, marché, équipe, modèle économique. Cette progression claire retient l’attention et encourage à trancher. Un pitch deck solide mise sur la substance, jamais sur le décor.
Dans cette logique, trois habitudes se révèlent déterminantes :
- Diapositives claires : chacune doit répondre à une interrogation simple.
- Rythme maîtrisé : évitez d’enchaîner les transitions à toute vitesse.
- Hiérarchisation : réservez les données stratégiques à des moments clés.
Un PowerPoint bien conçu n’est pas un défilé d’images, mais bien la colonne vertébrale de votre récit. Il signale votre capacité à rendre votre vision limpide, à choisir vos temps forts, sans tomber dans le piège de la démonstration superfétatoire.
Combien de slides pour captiver en 5 minutes ?
Cinq minutes. C’est peu, et chaque seconde a son poids. Le choix du nombre de slides ne doit rien au hasard. De nombreux retours d’expérience convergent vers une règle de dix slides, rarement davantage, sous peine de voir le propos s’embrouiller. Ce format favorise le rythme, la précision, mais vous laisse suffisamment d’espace pour exposer l’essentiel et installer une dynamique.
Les structures les plus convaincantes, d’ailleurs, suivent très souvent ce schéma :
- lancement direct du sujet ;
- exposé du problème ;
- présentation de la solution ;
- chiffres de marché ;
- modèle économique ;
- mise en avant de l’équipe ;
- développement prévu ;
- clôture mémorable.
Dix slides suffisent à maintenir la tension et la clarté du propos. Certains formats alternatifs s’autorisent vingt slides (comme le Pecha Kucha, vingt secondes par image), mais ils restent réservés à quelques événements spécifiques et s’adaptent rarement à la recherche de fonds ou à l’exercice classique du pitch devant investisseurs.
Pour marquer l’esprit, privilégiez la netteté. Un pitch deck affine chaque slide autour d’un repère : image forte, chiffre marquant, formule simple. Les plus convaincants maîtrisent leur structure aussi bien que leur fond. Ils captent l’attention, rythment la narration et laissent cette sensation rare : avoir été compris du premier coup.
Structurer chaque slide : conseils concrets pour un impact maximal
Pour chaque slide, une seule idée, amenée sans détour. Débutez avec un titre qui annonce la couleur. Privilégiez la sobriété : une phrase forte, un visuel parlant, un chiffre court. L’inutile n’a pas sa place.
L’attention du public fond pavloviennement si le slide s’embarrasse de fioritures. Utilisez des graphiques évidents, laissez tomber les tableaux touffus et les animations gadget. Que le support soit PowerPoint, Google Slides ou Canva, une règle gouverne : une diapositive = une idée, un visuel, un message.
Les personnes qui vous écoutent cherchent avant tout la clarté. Sur la slide présentant la solution, montrez concrètement ce qui fait la différence. Pour le marché, un nombre frappant avec sa source donne du poids. Côté équipe, rien ne remplace la mention d’une expertise ou d’un visage : laissez les CV détaillés pour plus tard.
Voici les constantes à viser pour des slides efficaces :
- Titre précis
- Visuel unique : photo, schéma ou graphique
- Donnée clé : chiffre marquant ou citation
- Phrase d’accroche courte
Assurez une cohérence graphique d’un slide à l’autre : cela renforce d’emblée votre sérieux. Les détails techniques se gardent pour la discussion, pas pour la scène. Misez sur la lisibilité, le rythme, la logique du fil rouge.
Vous pouvez vous appuyer sur des plateformes fournissant des modèles épurés pour travailler votre modèle de pitch deck. Ajustez visuellement à votre image, mais limitez les effets de style. Rien ne remplace une argumentation claire. Ce qui restera dans la mémoire collective, c’est un pitch dont l’enchaînement ne laisse aucun flottement. On ferme la dernière slide, le projet existe déjà dans la tête de votre auditoire.


